Publié dans Economie

Vanille - Les producteurs partagés entre rébellion et apaisement 

Publié le jeudi, 23 mars 2023

Le ton monte dans le Nord de Madagascar. A l’image des producteurs de lait européen qui, pour exprimer leurs mécontentements, ont déversé leurs laits sur la voie publique, les producteurs et commissionnaires de vanille à Sambava ont brûlé hier une partie de leur production invendue depuis l’ouverture de la saison d’exportation. Tout en bas de la chaîne, ces producteurs de la Région  de SAVA ne cessent de clamer que le prix de leur vanille est dérisoire. On rappelle en effet que ces dix dernières années, les prix de la vanille ont connu un niveau élevé, avec un pic de 600 dollars le kilo en 2017. « Avant de redescendre et se retrouver à 250 dollars présentement. 

C’est trop bas par rapport à l’investissement financier, en temps et en travail en amont », explique une productrice dans la ville de Sambava. Elle assure qu’elle a engagé des aides payées à 10 000 ariary par jour durant des mois pour dormir dans les plantations par crainte des voleurs. « En tout, cela fait une charge de cent cinquante jours avant que la campagne ne s’ouvre. Beaucoup de nos produits sont arrivés à maturité mais d’un autre côté, les acheteurs agréés rechignent à les prendre malgré leurs engagements », ajoute-t-elle. Les producteurs se sentent lésés et font appel à tous les échelons de l’autorité à venir en aide au prix jugé trop bas. 

SOS

Raison pour laquelle, plusieurs d’entre eux se sont rassemblés dans le comité « SOS vanille » conduit entre autres par le député Jean Pierre Laisoa dit Jaovato. Comité qui a rencontré, hier, à Sambava, les représentants des autorités dont le ministre du Commerce, Edgard Razafindravahy, le ministre de l’Intérieur Justin Tokely ainsi que le secrétaire d’Etat à la Gendarmerie Serge Gellé pour voir les points de distorsion ainsi que les alternatives de résolution de la situation du marché de la vanille qui pénalise directement les petits producteurs à l’heure actuelle. Parallèlement, le Comité national de la vanille (CNV) vient de convoquer, en réunion d’urgence obligatoire, tous les exportateurs ayant reçu le fameux sésame de l’agrément d’exportation. Réunion qui se tiendra lundi prochain à l’hôtel Carlton pour discuter des potentielles résolutions de la situation. Notamment des concertations sur la commercialisation de la vanille sur le marché national et international. Pour rappel, le mois dernier, ces mêmes exportateurs étaient sommés d’acheter tous les produits auprès des agriculteurs en renouvelant leurs engagements d’achat. Dans la mesure où les exportateurs agréés n’honorent pas leur engagement, c’est l’Etat qui va prendre en charge l’affaire, et pourra ainsi en affliger des sanctions aux exportateurs. En contrepartie de ce renouvellement d’engagement, l’Etat s’engage également à effectuer un « road show » avec les exportateurs pour mettre en place un plan d’achat et pour convaincre les potentiels acheteurs internationaux.  

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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